Comment gérer la crise d’ado sans s’arracher les cheveux ?
- Florence Deltour
- 15 févr.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 mars

L’adolescence est une étape incontournable, souvent synonyme de turbulences – pour nos enfants comme pour nous, mamans quadragénaires. Entre les sautes d’humeur, les contestations permanentes et les portes qui claquent, on se demande parfois où est passé notre adorable petit bout de chou. Mais rassurez-vous : cette crise est normale et temporaire et comprendre ce qui se passe dans leur corps et leur tête peut nous aider à mieux gérer cette phase parfois tumultueuse. Voici comment garder votre calme et maintenir le lien avec votre ado en zone trouble.
Comprendre les changements physiques et hormonaux
L’adolescence s’étend généralement entre 10 et 19 ans, avec une phase de pré-adolescence qui débute vers 8-10 ans chez les filles et 9-11 ans chez les garçons. Cette période est marquée par des modifications corporelles profondes dues à la montée en puissance des hormones.
Chez les filles : œstrogènes et transformation du corps
Dès la pré-adolescence, les œstrogènes commencent à être sécrétés, déclenchant plusieurs changements :
Développement des seins : Il s’agit souvent du premier signe visible de la puberté, apparaissant entre 8 et 13 ans.
Prise de forme féminine : Le bassin s’élargit et une répartition différente des graisses s’installe (hanches, cuisses).
Pilosité : L’apparition des poils au niveau du pubis et des aisselles commence généralement entre 10 et 12 ans.
Acné : L’acné est l’un des signes les plus visibles de ces changements hormonaux. Elle apparaît généralement entre 11 et 14 ans et peut persister jusqu’à la fin de l’adolescence, voire au-delà chez certaines personnes. Elle est due à une surproduction de sébum stimulée par les hormones sexuelles, ce qui entraîne l’obstruction des pores et la prolifération de bactéries responsables des boutons et inflammations. Chez les filles, elle est souvent influencée par le cycle menstruel et peut être accentuée avant les règles.
Premières règles : Elles surviennent en moyenne autour de 12-13 ans, marquant le démarrage de son cycle féminin (et donc reproductif).
Variations d’humeur : Les fluctuations hormonales peuvent engendrer des sautes d’humeur et une sensibilité accrue.
Chez les garçons : testostérone et poussée de croissance
Chez les garçons, c’est la testostérone qui orchestre les transformations majeures :
Augmentation de la taille : La poussée de croissance est spectaculaire et intervient souvent entre 12 et 16 ans.
Développement musculaire : Les épaules s’élargissent et la masse musculaire augmente.
Mue de la voix : L’élargissement du larynx entraîne une voix plus grave, généralement entre 12 et 15 ans.
Pilosité accrue : Les poils apparaissent d’abord au niveau du pubis et des aisselles, puis sur le visage (moustache, barbe) et le torse vers 14-16 ans.
Acné : Chez les garçons, dont la testostérone est plus élevée, l’acné peut être plus marquée et persistante que chez les filles.
Production de sperme : Elle débute autour de 12-14 ans, marquant l’entrée dans la maturité sexuelle.
Gérer "au mieux" la crise d'adolescence
Comprendre ce qui se joue : l’orage hormonal et l’affirmation de soi
L’adolescence, c’est donc un cocktail explosif d’hormones, de remises en question et de besoin d’indépendance. Votre enfant cherche à se détacher de vous tout en ayant encore besoin de votre soutien. Accepter cette phase comme une évolution plutôt qu’un rejet personnel est la première étape pour mieux la vivre.
Poser un cadre clair mais flexible
Les règles restent essentielles pour encadrer un ado en pleine rébellion. Fixez des limites sur les sujets importants (respect, horaires, écran, sorties) tout en acceptant de lâcher du lest sur des détails (sa coupe de cheveux improbable ou ses choix vestimentaires discutables).
Développer la communication sans imposer
L’art de parler avec un ado repose sur une écoute active et une patience infinie.
Posez des questions ouvertes sans l’assaillir : "Comment s’est passée ta journée ?" au lieu de "T’as eu combien en maths ?"
Acceptez les silences : parfois, ils ont juste besoin de temps avant de se confier.
Évitez le ton moralisateur : et oui, à 14 ans, ils se sentent déjà experts de la vie :-)
Gérer les conflits avec sérénité
Les disputes sont inévitables, mais inutile d’alimenter le feu.
Restez zen (facile à dire, hein ?) : respirez avant de répondre à une provocation.
Ne prenez pas tout personnellement : un "Tu me saoules !" veut souvent dire "J’ai passé une mauvaise journée."
Privilégiez le dialogue post-crise : une discussion au calme après une dispute est plus constructive.
Maintenir des moments de complicité
Même s’ils jouent les durs, vos ados ont besoin d’attention et de partage.
Regardez ensemble une série qui lui plaît.
Intéressez-vous à sa musique (même si c’est du rap à 200 bpm).
Faites des activités hors du cadre scolaire (sport, cuisine, shopping).
Se préserver en tant que maman
Ne culpabilisez pas si vous avez parfois envie de fuir (ou d’ouvrir une bouteille de vin à 18h). Prendre du recul et se réserver des moments pour soi permet de mieux affronter la tempête. Yoga, running, brunch entre copines... tout est bon pour recharger les batteries.
Une phase difficile mais enrichissante
Si l’adolescence est un passage mouvementé, elle est aussi une période formidable où votre enfant devient peu à peu un adulte. Rappelons-nous que leur corps et leur esprit sont en pleine mutation, et que derrière les crises se cachent souvent des besoins de repères et d’écoute. Avec patience, humour et bienveillance, cette phase peut même renforcer vos liens. Et bonne nouvelle : un jour, ils grandissent et reviennent vers nous... en s'excusant pour leurs années "crise" ! Alors mesdames, prêtes à affronter la tornade ?
C'EST MON AVIS
Je dirai qu'il y a eu un vrai tournant à l'entrée en 6ème de ma fille, elle a grandi d'un coup et beaucoup changé. Elle est à fleur de peau et se met parfois à pleurer pour la moindre contrariété et je dois dire que j'ai parfois du mal à la suivre et garder mon calme. Du coup, ce n'est pas facile tous les jours, on s'engueule beaucoup mais je ne lâche pas sur les sujets qui me paraissent importants, notamment la façon de parler, le scolaire et l'utilisation du portable qu'elle a eu pour sa rentrée en 6ème. Laure, 45 ans
Je suis maman solo et c'est vraiment une période spéciale avec mon fils. Les jeux vidéo, le téléphone... c'est tout ce qui l'intéresse. Difficile aussi à l'école... Il ne me raconte pas grand chose et passe une bonne partie de ses week-ends dans sa chambre. Et il n'est pas très gentil avec son petit frère de 6 ans qui se sent complètement rejeté. J'espère que cela va s'améliorer sinon on ira consulter. Maria, 40 ans
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ON EN PARLE ?
>> Et chez vous, comment se passe la phase d'adolescence ? Racontez-nous !
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