Parents vieillissants : comment concilier aide et vie perso ?

Florence Deltour
15 févr.
5 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 févr.

Accompagner parents perte d'autonomie / Visuel : Bruno Aguirre - Unsplash

Quand nos parents prennent de l'âge, un nouvel équilibre doit se trouver entre soutien familial et préservation de notre propre vie personnelle et professionnelle. Charge mentale, responsabilités accrues et sentiment de culpabilité, comment gérer au mieux cette transition sans s'épuiser ?

Comprendre et anticiper les besoins de ses parents

Avant d'être submergé par les imprévus, mieux vaut anticiper. Voici quelques points-clés pour organiser l'accompagnement de ses parents vieillissants :

Faire le point sur leur autonomie : Ont-ils encore une bonne mobilité ? Sont-ils capables de gérer leur quotidien seuls ?
Discuter des solutions existantes : Aide à domicile, maison de retraite, dispositifs de soutien local...
Anticiper l'aspect financier : Quelles aides peuvent être obtenues (APA, mutuelle, allocations) ?
Se renseigner sur leurs volontés : Souhaitent-ils rester chez eux coûte que coûte ou sont-ils ouverts à d'autres alternatives ?
Mettre en place des solutions technologiques : Téléassistance, applications de suivi médical...
Souscrire à des dispositifs d'anticipation : Certaines assurances proposent des contrats dépendance, permettant aux seniors d'anticiper une éventuelle perte d'autonomie avec une aide financière et des services adaptés. Parmi elles :
- Assurance dépendance : proposées par des mutuelles et banques (ex : AG2R La Mondiale, Macif, CNP Assurances), elles permettent de percevoir une rente ou un capital en cas de perte d'autonomie.
- Plan d'épargne retraite (PER) : qui peut aider à anticiper les coûts liés à la dépendance.
- Viager ou prêt viager hypothécaire : qui restent des options possibles pour financer d'éventuelles dépenses futures tout en restant propriétaire.

Trouver l'équilibre entre aide et vie personnelle

Accompagner ses parents ne doit pas signifier sacrifier son propre bien-être. Voici quelques conseils pour maintenir un juste équilibre :

Déléguer sans culpabiliser

L'entraide est essentielle et vous n'êtes pas seule !

Mobiliser la famille : Si vous avez des frères et sœurs, partagez les tâches.
Faire appel à des professionnels : Aide-ménagères, infirmiers, services de livraison de repas...
Se tourner vers des associations : Certaines structures proposent des visites et un accompagnement moral.
Avoir recours aux dispositifs de répit pour les aidants : Courts séjours en maison de repos, aides au répit financières...

Fixer des limites claires

Définir ce que vous pouvez (et ne pouvez pas) faire : Vous n'êtes ni infirmière, ni aide-soignante. Et certaines choses nécessiteront l'aide et l'expertise d'un professionnel, qu'il s'agisse de soins physiques ou d'une prise en charge mentale.
Garder du temps pour soi : Vie de couple, amis, loisirs... Prendre soin de soi permet d'être plus efficace et serein(e) pour ses proches. C'est comme pour les consignes de sécurité dans l'avion, en cas d'incident, avant de pouvoir mettre le masque à oxygène sur le visage de votre enfant, vous devez mettre le vôtre afin d'être en pleine capacité de l'aider pour la suite des opérations.
Accepter de ne pas être parfait(e) : Vous faites de votre mieux, et c'est déjà beaucoup.

Maintenir une communication bienveillante

Le dialogue comme bien souvent dans toute relation reste la clé.

Parler ouvertement avec vos parents : Exprimez vos limites, tout en écoutant leurs besoins.
Ne pas hésiter à demander de l'aide : Un psy ou un groupe de parole peut apporter un soutien précieux.
Impliquer vos parents dans les décisions : Leur laisser du contrôle sur leur vie (dans la mesure du possible) est essentiel.

Les solutions pour mieux accompagner ses parents

Maison de retraite / EHPAD : quel budget prévoir ?

Les coûts des EHPAD varient en fonction du niveau de médicalisation et de la localisation :

Maison de retraite non médicalisée : compter entre 1 500€ et 3 000€ par mois.
EHPAD médicalisé : compter entre 2 500€ et 4 500€ par mois, voire plus dans des établissements premium.

A noter que certaines aides financières peuvent être allouées pour supporter le coût de prise en charge : APA (Allocation Personnalisée d'Autonomie), aide au logement, aides des caisses de retraite.

En matière d'établissement, il vous faudra choisir la meilleure solution en prenant en compte différents critères comme la proximité géographique, votre budget et la réputation. Voici quelques enseignes reconnues en France :

Emeis : réseau d'EHPAD et de résidences seniors de standing.
DomusVi : gestion de maisons de retraite médicalisées en France.
Korian : un des leaders européens de l'accueil des personnes âgées.
Les Jardins d’Arcadie : concept de résidences services seniors.

En cas de perte d'autonomie : quelles démarches ?

Lorsqu’un parent devient dépendant, voici les principales étapes à suivre :

Évaluer le degré de perte d’autonomie : Faire un bilan médical avec un médecin traitant.
Faire une demande d’APA : Cette aide financière permet de financer une partie de l’aide à domicile ou du séjour en établissement.
Consulter une assistante sociale : Elle peut vous guider dans les démarches administratives et les aides disponibles.
Organiser l’aide à domicile : Contacter des services spécialisés pour le ménage, l’aide au repas, les soins infirmiers.
Préparer une éventuelle entrée en établissement : Visiter plusieurs maisons de retraite, faire une demande d’admission.
Gérer les aspects juridiques et financiers : Mettre en place une protection juridique si nécessaire (curatelle, tutelle).
Anticiper les aspects psychologiques : Accompagner le parent dans cette transition avec douceur et compréhension.

Accompagner ses parents vieillissants est un défi auquel de nombreuses familles sont confrontées et qui demande organisation, communication et prise de recul. En anticipant les besoins, en déléguant et en prenant (aussi) soin de soi, il est possible de concilier aide et vie personnelle. Parce qu'aider, c'est aussi savoir trouver le bon équilibre pour les aidés et les aidants.

C'EST MON AVIS

Ma mère est restée + de 2 ans chez ma grand-mère (91 ans) pour l'accompagner dans sa fin de vie. C'était pendant le Covid, ce qui fait que je n'ai quasiment pas vu ma mère pendant cette période alors que j'avais accouché peu de temps avant, elle a donc loupé aussi toute la petite enfance de mon fils. Ma grand-mère est finalement décédée chez elle, et ma mère a repris ensuite le cours de sa vie mais non sans y avoir laisser des plumes. Elle a beaucoup changé physiquement, et elle a pris un vrai coup de vieux. Ca a été une période très difficile et très douloureuse pour toute la famille. Aurélie, 45 ans.

Après avoir longtemps hésité, nous avons mis ma belle-mère dans un EHPAD et c'est la meilleure solution que l'on pouvait prendre. Nous habitons à Paris et elle dans le sud. Veuve depuis des années, cela lui a permis de recréer une vie sociale qu'elle n'avait plus. Cela l'oblige également à se maintenir dans la réalité, savoir quel jour on est, tenir une conversation, travailler sa mémoire. Par contre, c'est un vrai budget auquel tous les enfants contribuent et qu'on n'avait pas forcément anticipé. Christelle, 47 ans.

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